Dans la Bible, comme dans la plupart des religions antiques, la cendre est souvent associée à la poussière et symbolise à la foi le péché, la pénitence, la faiblesse et la précarité de l’existence humaine.

Péché et Pénitence

Jésus lui-même, déplorant l’impénitence des villes de Chorazeín et de Bethsaïde, les avertit qu’au Jour du Jugement, ils mériteront la même fin que Tyr et Sidon, s’ils ne font pas pénitence, s’ils ne se revêtent pas de cendre et de cilice (Matthieu 11, 21).

Dans la tradition  biblique, se rouler dans la cendre, se couvrir de cendres ou s’asseoir sur la cendre est vu comme un geste de pénitence et de conversion. Cette pratique est courante dans l’ancien testament : « Lorsqu'ils furent partis, Judith entra dans son oratoire, et, revêtue d'un cilice, la tête couverte de cendre,….  (Judith 9, 1).  En réponses à l’appel à la conversion prêché par  Jonas aux habitants de Ninive, leur roi « fit glisser sa robe royale, se couvrit d’un sac, s’assit sur la cendre» (Jonas 3, 6). Lorsque Job a regretté d’avoir critiqué Dieu et « dénigré la providence sans rien y connaître », alors il pose un acte de repentance et de foi devant sa face  en disant: « Je ne te connaissais que par ouï-dire, maintenant, mes yeux t’ont vu. Aussi, j’ai horreur de moi et je me désavoue sur la poussière et sur la cendre » (Job 42, 6). A la suite de la prédication de Jonas, le roi de Ninive « s’assoit sur la cendre » (Jonas 3, 6). En 2 Samuel 13, 19, Tamar « prend de la cendre et s’en couvre la tête ». Ce rite en plus d’être un rite de pénitence est aussi un rite de souffrance devant ce que l’on a vécu. C’est ainsi qu’il est dit des habitants de Tyr qu’ « Ils élèveront la voix sur toi, et pousseront des cris amers ils jetteront de la poussière sur leurs têtes, et se rouleront dans la cendre. »  (Ezéchiel 27,30).

Péché, fragilité, insuffisance et  précarité de l’existence humaine

La cendre évoque également l’insignifiance humaine, son caractère éphémère et précaire. Dans le premier livre de la Bible, lorsque nos ancêtres Adam et Eve ont désobéi à Dieu en mangeant le fruit défendu, celui-ci déclare  « C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, parce que c'est d'elle que tu as été pris; car tu es poussière et tu retourneras en poussière. » (Genèse 3,19). Dans le livre de la Genèse, Abraham demandant à Dieu d’épargner Sodome et Gomorrhe, dit : « Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre »  (Genèse 18, 27) ;  « A force d'iniquité, par l'injustice de ton commerce, tu as profané tes sanctuaires; et j'ai fait sortir un feu du milieu de toi, c'est lui qui t'a dévoré; et je t'ai réduit en cendres sur la terre, aux yeux de tous ceux qui te voyaient. »  (Ezéchiel  28,18) ;  « Vous foulerez les méchants, car ils seront comme de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, dit Yahweh des armées. » (Malachie 3,21) ;  « Son cœur est comme de la cendre, son espérance est plus vile que la terre, et sa vie est de moindre valeur que l'argile. (Sagesse 15, 10).

C’est pourquoi, pour nous chrétiens, l’imposition des cendres est un appel non seulement à la  pénitence mais aussi  à la  conversion  dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste : "Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle." (Marc 1, 15).

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